Voici un article qui explique le plus simplement possible ce qu’est le Focusing.

Le focusing est une rencontre avec soi-même. La finalité peut être thérapeutique ou dans le cadre de son développement personnel. Au-delà de cette finalité, l’important est de capter la dimension émotionnelle de la rencontre.

Imaginez que vous pensez à une personne en particulier. Sans évoquer le moindre détail vis-à-vis de cette personne, votre pensée peut se porter sur elle. Appelons cette personne Gilles.
Là, si vous êtes attentive ou attentif à vous-même, vous remarquerez sans doute que vous ressentez corporellement quelque chose. Ce quelque chose représente votre perception globale par rapport à Gilles. Ce « quelque chose » peut être très discret ou subtil. En tous cas, ce « quelque chose » représente votre ressenti global par rapport à Gilles. Il peut s’agir d’un poids dans la poitrine, une compression de la cage thoracique ou encore bien d’autres choses.

Peut-être vous dites-vous à ce stade « Bien d’autres choses ? Il n’y a pas 36 manières de ressentir une émotion, tout de même ! ». Vous avez d’ailleurs raison, il n’y a pas 36 manières de ressentir une émotion, il y en a bien plus ! C’est d’ailleurs un des premiers enseignements que l’on peut retirer des premières séances de focusing : les ressentis corporels sont très spécifiques, pour autant qu’on y prête attention…ainsi, ils peuvent se manifester un peu plus haut, plus bas, plus large, plus lourd, plus contracté, comme si ça voulait s’enfuir… Personnellement, j’ai vraiment été impressionné par la variété des ressentis que nous pouvons vivre.

Maintenant que nous ressentons quelque chose de spécifique vis-à-vis de Gilles, nous pouvons prendre quelques minutes pour nous poser intellectuellement la question de ce que c’est. En fait, notre cerveau comprend différentes zones liées aux émotions. On a parlé longtemps du cerveau limbique. On se rend compte aujourd’hui que ces émotions dépassent les limites de ce cerveau limbique. Par ailleurs l’émotionnel, étant pour une large part inconscient, se rappelle à notre bon souvenir en nous faisant ressentir corporellement des signaux. C’est ainsi que nous réalisons que nous vivons une émotion parce que précisément, nous ressentons une boule dans la gorge, un poids sur l’estomac ou encore parce que nous rougissons.

Donc, afin de faire un premier résumé : nous vivons un évènement. Celui-ci engendre une réaction inconsciente en nous et cette dernière est conscientisée par le ressenti corporel qu’elle nous procure. C’est effectivement en réalisant la présence de la boule dans la gorge qu’on détecte l’émotion en soi.

Partant de ce constat, Eugene Gendlin, qui a développé la technique du Focusing, s’est dit quelque chose qui devait ressembler à « Si mon émotion est conscientisée au niveau de ma gorge, c’est géographiquement là que je peux la rencontrer. Si un message m’est envoyé, sans doute est-il pertinent de l’écouter attentivement. Si je souhaite l’entendre, c’est précisément au niveau de ma gorge qu’il convient donc d’aller pour écouter son histoire ».

Plus concrètement, il va s’agir de prendre conscience le plus précisément possible du ressenti corporel. Qu’est-ce que je ressens exactement ? Puis-je me poser comme question. Le but de cette étape est de créer une relation privilégiée au ressenti corporel. Cette étape est importante et permet d’ailleurs de se poser la question « mais finalement, ce ressenti corporel, quelle relation souhaiterait-il entretenir avec moi ? » ou encore « Que puis-je lui apporter ? De l’empathie ? Du respect ? Une écoute ? De la reconnaissance ? ». Comme vous vous en doutez, l’idée est réellement de créer un climat d’écoute de soi le plus ouvert et bienveillant possible. La douceur extrême du processus tranche d’ailleurs souvent avec l’efficacité de la technique. C’est précisément cette douceur qui permet un travail, une rencontre au plus profond de ce qu’on est.

Une fois que la relation est de confiance, on peut poser des questions ouvertes. On les posera l’une à la suite de l’autre et on veillera à laisser du temps en suffisance afin de laisser les réponses émerger. Ces réponses sont reçues avec la bienveillance qui caractérise la technique et sont d’une certaine manière analysées afin de voir si elles n’émanent pas du mental ou du critique intérieur. Si ça devait être le cas, on remercie et on se dit qu’il y a sans doute une autre réponse, une réponse qui, elle, peut émerger du ressenti corporel même. On explique qu’on souhaite obtenir cette réponse-là aussi.

Lorsqu’une réponse prend corps du ressenti corporel, on peut éprouver de la gratitude et poursuivre ou clôturer.